La Legaltech : chance ou menace ?

L’Incubateur du Barreau de Paris et le Barreau entrepreneurial ont organisé le 25 octobre 2018, la deuxième édition de la Nuit des Legaltech. De nombreux professionnels ont répondu présents à cet événement pour partager leur expérience de cette vague de technologie dans le monde juridique.

A cette occasion, les candidats au Bâtonnier de Paris ont également présenté leur vision des Legaltech et de leur impact sur la profession d’avocat :

  • ICO/Crowdfunding : les nouveaux modes de financement qui agitent la Legatltech

  • L’émergence de la Legaltech : chance ou menace 

  • Le rôle de l’Ordre du Barreau de Paris face à la Legaltech

  • Le rôle de l’avocat dans la réduction de la fracture numériqueICO et Crowdfunding : les nouveaux modes de financement qui agitent la Legatltech

Mélanie Parnot (avocate et présidente de l’Incubateur de Montpellier) donne une définition simple du crowdfunding :

Des méthodes, outils permettant de réaliser des transactions financières auprès d’un grand nombre de personne pour un projet.

Le réseau national des incubateurs s’est ainsi lancé dans la création de projets de manière collaborative dont la création de “plateformes par les avocats, pour les avocats".

Cédric Dubucq (avocat associé chez Bruzzo Dubucq, membre d’Avotech) et Arnaud Touati (avocat associé chez ALTO Avocat, membre de l’incubateur du Barreau de paris) nous ont parlé des ICO, de l’anglais « Initial Coin Offering ».

Les ICO sont une variante de la blockchain et permettent de révolutionner le financement expliquent-ils. C’est en terme simple la création de jetons pour une entreprise qui sont ensuite proposés à des investisseurs. 

Les principaux avantages structurels des ICO sont : 

  • l’accès à des sommes importantes de manière très rapide grâce à un pool d’investisseurs beaucoup plus large ;

  • une grande liquidité de marché résultant du fait que les investisseurs qui permettent l’obtention des jetons peuvent eux-mêmes les utiliser par la suite ;

  • l’absence de dilution de capital.

Les principaux inconvénients restent une législation fluctuante et la fraude qui a un effet décevant fort au niveau du marché.

L’émergence de la Legaltech est-elle une chance ou une menace ?

Au sujet de cette question le débat est partagé. Certains voient une chance en la Legaltech mais soulignent que son développement doit être rigoureusement encadré par des avocats et principes de déontologie.

LegalTech 1.jpg

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La Legaltech peut aussi être conçue comme un signal et symptôme de la révolution numérique qui doit être pris au sérieux. Mais au lieu d’édifier des digues déontologiques pour la contrer, les avocats ne pourraient-il pas eux-mêmes en devenir le moteur ?

En effet la Legaltech plutôt qu’un concurrent pourrait devenir l’allié des avocats.

 Il est donc question de mettre en avant la plus-value que peut apporter l’avocat. Dans cette démarche, l’Ordre soutient l’initiative des avocats de créer leurs propres Legaltech et met en garde contre celles crées et dirigées par des individus ou entrepreneurs ne bénéficiant pas de formation juridique. 

Le rôle de l’Ordre face aux Legaltech

Les candidats au Bâtonnier de 2020 ont suggéré :

la mise en place d’instruments d’accompagnement des avocats dans le numérique notamment des jeunes générations ;

  • l’apport d’information pertinente afin d’aider les avocats à démystifier la Legaltech ;

  • la mise en valeur des initiatives prises par les avocats pour augmenter leur visibilité en ligne et sur les moteurs de recherche (et faciliter l’accès aux services par les potentiels clients) ;

  • le référencement des Legaltech.

Le rôle de l’avocat dans la réduction de la fracture numérique

L’avocat n’est aujourd’hui pas valorisé dans le numérique. Il semble que le public reconnaisse et identifie la compétence de l’avocat mais l’ignore dans le cadre du numérique. Il est donc souhaitable d’aller vers une reconnaissance des pouvoirs publiques de l’avocat en ligne et hors ligne. A cet effet, on attend aujourd’hui des avocats qu’ils aient une double compétence numérique et juridique.

Le rôle de l’Ordre dans la résolution de cette fracture a également été souligné. En effet, il doit penser à des solutions innovantes telles que des systèmes, logiciels sécurisés qui seraient mis à la disposition des avocats. Il a aussi été soulevé la question de la mise à disposition inégale des ressources notamment de la justice prédictive dû à son cout et dont les petits cabinets auraient du mal à bénéficier.

En conclusion, la Legaltech est un nouveau domaine porteur de beaucoup d’espoir pour la profession juridique :

Le hommes seul et les machines seules ne seront jamais aussi fort que l’homme et la machine.

Article rédigé par Marie Mortreux @ Gerrish Legal, novembre 2018

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